Son idée initiale était de faire des portraits de gens le rire aux lèvres, puis le projet a évolué. Direction les hôpitaux, notamment, où il s’évertue à redonner le sourire aux enfants malades le temps d’un cliché.
Comment s’y prend-il ? On a beau insister, « ce qui se passe dans le studio doit rester secret », ordonne le professionnel. Qu’importe : on l’a discrètement observé à l’œuvre : David Ken a la gouaille et la bienveillance d’un professionnel qui aime les gens. Il se marre à gorge déployée, tutoie sans vergogne, casse la distance, déstabilise son sujet jusqu’à obtenir un éclat de rire. « Il faut diriger ou amener à un réflexe conditionné », explique-t-il entre deux prises de vues. Et ça marche
Avec cette maman et sa fille d’un an, par exemple, il réussit sans mal à saisir l’instant d’un échange de rires. Sa technique ? Demander à la mère d’embrasser par surprise sa petite dans le cou. Elle se retourne instinctivement et ri. « C’est bon, vous êtes dans la boîte », s’exclame-t-il. Puis le tirage leur est offert. « L’occasion d’avoir un beau souvenir de nous, réalisé par un professionnel », se réjouit la mère. Pour Marie-Claire, cinquante ans dont deux passés dans la rue, « Le shooting fait oublier le quotidien l’espace d’instant. »
Sur son cliché, elle est accompagnée d’Awa, une amie rencontrée sur place. Elles sont radieuses. Leur photo sera bientôt exposée dans au centre Babinski, aux côtés des autres résidents. Elles côtoieront également les portraits des salariés de l’entreprise de cosmétique Sisley, l’un des mécènes de centre Babinski. Un mélange des milieux et des genres rendu possible grâce au rire, cet instinct vital et commun.
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